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Problème d’endettement : que faire et ne pas faire

Problème d’endettement : que faire et ne pas faire

La pire réaction que l’on puisse avoir lorsque l’on n’arrive pas à payer ses mensualités, est emprunter davantage pour rembourser. Cette réaction ne fera qu’ajouter de la dette et pose un risque de surendettement. Voici des exemples de ce qu’il faut faire et surtout ne pas faire pour régler vos problèmes d’argent.

Les bonnes solutions contre l’endettement

Quand on est propriétaire

Un propriétaire qui cumule crédits immobilier et consommation peut avoir intérêt à regrouper toutes ses dettes dans un seul panier. Il se retrouvera alors avec une mensualité unique, dont le montant est inférieur à la somme de toutes les mensualités de ses crédits actuels.

Car un problème d’endettement ne vient pas forcément du fait de l’accumulation de dettes. Il vient véritablement du montant de toutes les mensualités. Souvent le souscripteur a ouvert des lignes de prêts à la consommation sans se soucier de leur impact sur son budget.

Or il faut savoir que lorsque la dette immobilière représente plus de 60 % de l’ensemble, le repreneur a l’obligation d’appliquer un taux immobilier sur le regroupement de crédits.

Pour info : le taux à la consommation moyen était à 3,59 % en janvier 2022, tandis que le taux immobilier moyen se limitait à 1,12 % (source : Banque de France parution février 2022).

Quand on est locataire

Les problèmes d’endettement d’un locataire sont causés par une accumulation de crédits à la consommation. Mais il dispose lui aussi de solutions de rachat de crédits pour locataire, sans avoir besoin d’apporter de garantie hypothécaire. Les sociétés spécialisées seront ravies de traiter son dossier, surtout si la somme à reprendre dépasse 10 000 €.

En revanche ceux qui ne sont embêtés que par des petites sommes se verront souvent claquer la porte au nez. Pas de panique, il existe des solutions.

Tout d’abord un crédit renouvelable peut être changé en crédit classique, c’est la Loi et le prêteur ne peut pas le refuser. En revanche il peut appliquer le taux qu’il désire, sans dépasser le plafond d’usure imposé par la Banque de France. Ainsi avant d’accepter sa proposition, il convient de faire jouer la concurrence.

Pour info : la tranche d’âge des 25 ans à 54 ans ne constitue que 47 % de la population française âgée de 18 ans et plus. Et pourtant plus des 2/3 des personnes en état de surendettement sont âgés de 25 ans à 54 ans. (source : Banque de France enquête typologique sur le surendettement parution février 2022).

Quand on ne sait plus comment se sortir de l’endettement

Il arrive que des propriétaires se voient refuser un regroupement de prêts. C’est notamment le cas lorsque lorsqu’ils sont auto entrepreneurs ou sans emploi. S’ils ne trouvent pas de solution pour rembourser au moins leur bien immobilier, ils courent le risque de le perdre.

Ils peuvent alors avoir intérêt à se tourner vers la vente en réméré. Dans cette configuration un investisseur rachète leur bien immobilier, mais ils continuent de l’occuper et surtout ils bénéficient d’un droit de rachat.

Enfin lorsque l’on ne trouve aucune solution contre l’endettement, et lorsqu’il devient impossible de payer toutes ses dettes, il est temps de faire appel à la commission de surendettement de la Banque de France. Les membres accepteront le dossier qui leur est soumis si les revenus du particulier ne lui permettent pas de payer sa dette. Ils pourront alors imposer un plan de remboursement aux créanciers.

Pour info : en 2021 les commissions de surendettement ont effacé des dettes dans 59 % des dossiers, pour un montant moyen de 20 716 €. (source : Banque de France parution février 2022).

Les mauvaises solutions contre l’endettement

1- Souscrire des crédits renouvelables

Le crédit renouvelable est une réserve d’argent permanente qui se reconstitue automatiquement à chaque remboursement de capital. Étant donné que le prêteur ne calcule la solvabilité des emprunteurs qu’une seule fois, il prend des risques à chaque renouvellement automatique du prêt. Qui dit risque élevé dit taux élevé, et dans un prêt renouvelable le taux peut dépasser 15 % !

Exemple : il manque 200 € sur le budget de la famille pour payer certaines mensualités. On utilise donc un crédit renouvelable remboursable sur 12 mois, à 13 % de TEG. On paye donc les traites avec ces 200 €, et le mois prochain il faudra rembourser environ 20 € dessus. Ce mois-ci la famille était à court de 200 €, le mois prochain elle sera à court de 220 €. Et ainsi de suite.

Pour info : les personnes en état de surendettement ont en médiane 4068 € de crédits renouvelables (source : Banque de France parution février 2022).

2- Utiliser les cartes de paiement des grandes surfaces

Quand les fins de mois sont difficiles, la solution des cartes de paiement procurées par les grandes surfaces est très tentante. Pas besoin de cash, on introduit le rectangle de plastique dans la fente et on paiera dans 30 jours. Le problème est qu’il faudra sans doute payer 10 % d’intérêt dessus. Au final le budget nourriture augmente de 10 % par mois.

Exemple : une famille utilise la carte de paiement d’un hypermarché pour régler 500 € de nourriture dans le mois. Cette carte cache en fait un crédit renouvelable remboursable sur 12 mois, au taux de 15 %. Le mois prochain, son budget nourriture lui coûtera les 500 € habituels, plus 46 € (capital et intérêt) pour rembourser le prêt renouvelable. Il faudra maintenant trouver 546 € pour manger.

3- Souscrire de petits prêts personnels

Le prêt personnel est un crédit à la consommation non-affecté à un achat particulier. Il est souvent vendu comme étant un prêt d’argent sans justificatif de dépense, ce qui plaît aux ménages en difficulté.

Les banques demandent de nombreuses preuves de revenus, tandis que les sociétés de crédit spécialisées sont moins regardantes. Ce type d’établissement financier apparaît trop souvent comme une solution contre l’endettement.

Or les taux sont particulièrement élevés sur les faibles montants, ceux dont on a besoin pour payer ses dettes et voir venir. Au final, on se retrouve encore plus endetté le mois suivant.

Exemple : au 4e trimestre 2021, la Banque de France constate que le TAEG moyen (frais inclus) des prêts de moins de 3000 € atteint 15,88 %. Source : taux d’usure Banque de France.

4- Souscrire un prêt hypothécaire pour de la trésorerie

Banques et sociétés de crédit accordent facilement des prêts personnels sans justificatifs de dépenses, s’ils sont couverts par une garantie hypothécaire. Des propriétaires immobiliers peuvent emprunter même s’ils n’ont pas fini de rembourser leur crédit.

Cette solution peut être intéressante pour des travaux visant à améliorer la qualité du logement, mais ne doit pas constituer une solution contre l’endettement. Car sans augmentation de revenus on risque de ne pas pouvoir rembourser ces nouvelles mensualités. Le prêteur aura alors le droit de se retourner sur le bien immobilier.

Exemple : cette famille a des problèmes d’endettement suite au licenciement économique de Madame. Les parents font racheter leur credit immobilier et y incluent un prêt hypothécaire de 20 000 €. Cependant Madame ne retrouve toujours pas de travail, les revenus de la famille ne suffisent donc plus. S’ils ne payent pas la prochaine mensualité sur ce prêt hypothécaire, leur banque pourra saisir leur maison.

5- Emprunter entre particuliers sur Internet

Le prêt entre particuliers est autorisé par le Code de la Consommation. Cependant le taux ne doit pas dépasser le taux d’usure de la Banque de France.

Question : pourquoi les bons samaritains qui fleurissent sur internet iraient-il vous prêter de l’argent sans contrepartie ? Réponse : parce qu’il s’agit d’une arnaque.

Vous devez bien réaliser que si aucune banque ni aucune société de crédits légale ne vous a accepté, c’est parce que vous présentez peu de chance de pouvoir rembourser. Les escrocs en ligne le savent, et n’auront aucuns scrupules à vous alléger de quelques centaines d’euros.

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Fabien Belleinguer
Auteur sur le site emprunter–malin.com. Blogueur sur les thèmes de l'argent et des assurances des particuliers depuis 2012, je choisis mes sources pour la pertinence de leurs chiffres et les analyse en toute indépendance. Pour les prix de l'immobilier : notaires, baromètre LPI SeLoger, baromètre FPI. Pour les taux des crédits : Banque de France, observatoire CSA/Crédit Logement.
Auteur sur le site emprunter–malin.com. Blogueur sur les thèmes de l'argent et des assurances des particuliers depuis 2012, je choisis mes sources pour la pertinence de leurs chiffres et les analyse en toute indépendance. Pour les prix de l'immobilier : notaires, baromètre LPI SeLoger, baromètre FPI. Pour les taux des crédits : Banque de France, observatoire CSA/Crédit Logement.

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